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08/02/2013

[Chronique] Lily et Po, Tome 2 : Fuites et poursuites de Lauren Oliver


Quand ils se sont rencontrés de l’Autre Côté, le père de Lily a délivré un message pour sa fille à Po : il ne connaîtrait le repos qu’une fois que ses cendres auraient été dispersées sous le saule où repose la mère de Lily. Avec l’aide de Po et de Balluchon, la fillette réussit à s’échapper du grenier où elle est enfermée pour réaliser le souhait de son père. À la gare, elle croise le chemin de Will, le jeune apprenti alchimiste. Ce dernier a failli à sa mission et s’enfuit pour échapper à la colère de son maître…


ATTENTION, RISQUES DE SPOILERS !

Le premier tome de Lily et Po introduisait la trilogie avec la découverte des personnages et de leur rôle respectif et la mise en route de l’intrigue. A la fin de celui-ci, les deux enfants étaient en fuite. Avec ce deuxième volet, Lauren Oliver offre un tome de transition : la fuite est définitivement lancée et la course-poursuite commence.
Même si, avec du recul, c’est sans doute l’opus que j’ai le moins aimé, Fuites et poursuites a tout de même son importance dans la trilogie, déplaçant tous les personnages dans un nouvel endroit et mettant en avant quelques figures secondaires.

Accompagnée de Po et Balluchon, Lily a trouvé le courage de s’évader du grenier. Elle souhaite répandre les cendres de son père dans un endroit particulier, lié au temps du bonheur, quelques années plus tôt. Pour ce faire, direction la gare.
De son côté, Will doit fuir la colère de son maître l’alchimiste et de la femme qui l’a employé. Il souhaite aller au nord du pays et se faire oublier. Direction la gare.
L’alchimiste et sa commanditaire la Prima Donna poursuivent Lily et Will, persuadés que ces deux là ont comploté ensemble afin de voler la poudre magique inventée par le magicien (commande de la Prima Donna) ; la belle-mère de Lily - Augusta - et son horrible fille - Vera - veulent retrouver Lily pour se débarrasser d’elle ; Mel, le domestique de la Prima Donna, accompagné de son chat, essaye d’attraper Will pour lui offrir un bonnet car il a peur que l’enfant ait froid aux oreilles ; et une vieille dame acariâtre entraîne un policier dépassé par les évènements, à la poursuite des deux enfants qui sont dans le train clandestinement… un joyeux bazar !
Will et Lily, chacun de leur côté, ne savent plus reconnaître qui leur veut du mal ou du bien et ne cessent de s’enfuir. Les quiproquos se multiplient et le lecteur en vient à se demander si, un jour, les deux enfants s’associeront et si enfin, tout le monde arrivera à destination.
La tension de la poursuite et bien là, l’urgence et l’angoisse sont palpables. La malchance semble coller aux basques des deux jeunes héros et je me suis demandée tout au long de la centaine de pages, s’ils allaient enfin avoir l’occasion de se parler et de s’entraider. Ce deuxième opus se ferme sur la décision de s’associer des deux enfants : Will accepte d’aider Lily à apporter les cendres au bon endroit, trop heureux d’être enfin en compagnie de la petite fille du grenier qu’il épiait chaque soir, même si la présence de Po et Balluchon complique parfois les choses pour le petit garçon.

Ce deuxième tome peut sembler un peu pauvre au niveau de l’action, mais il est indispensable à la suite de l’histoire. Il permet effectivement la réunion des deux enfants, mais également le développement de personnages secondaires entrevus dans le premier tome et surtout, l’introduction de nouvelles figures.
Lauren Oliver nous propose ainsi une palette de personnages nombreux et variés : la Prima Donna autoritaire, l’alchimiste obsédé par le pouvoir, le benêt au grand cœur, le policier inutile, la vieille femme acariâtre qui se mêle de tout. Tous ont leur rôle à jouer et forment un contexte riche et particulièrement imagé pour les plus jeunes.

En ce qui concerne la plume de Lauren Oliver, je n’ai pas bien plus à dire que ce que j’ai déjà pu raconter dans ma chronique du premier tome. Encore une fois, j’ai parfaitement ressenti l’ambiance particulière de cette histoire où le soleil a disparu (l’alchimiste a volé toute la lumière et la joie du monde pour ses expériences) et où l’on retrouve un côté un peu industriel. A mi-chemin entre un Dickens, Rose de Holly Webb et Princesse Sarah de Frances Hodgson Burnett, comme déjà signalé.
Il me semble que le vocabulaire est abordable pour les jeunes lecteurs, la maison d’édition conseille d’ailleurs la lecture à partir de 8 ans. Et je pense que tous les ingrédients sont réunis, aussi bien dans le fond que dans la forme, pour qu’ils passent un excellent moment et sortent de cette lecture des images plein la tête.
Une nouvelle fois, les illustrations en noir et blanc signées Laura Cavallini, soit en pleine page soit habillant un côté du texte, sont sublimes. L’objet-livre l’est tout autant et je suis ravie de pouvoir l’ajouter à ma collection.


C’est un nouveau un coup de cœur pour ce deuxième tome - tome de transition indispensable à la trilogie - même si, au final, c’est celui que je retiendrai le moins. Rendez-vous dans quelques jours pour ma chronique sur le troisième et dernier tome… sans doute le meilleur, à mon goût !



"- Deux orphelins vagabonds, accompagnés par deux fantômes. On forme une sacrée équipe, non?
- En quelque sorte, oui, dit Will.
- Tu parles d'une équipe, grommela Po.
Miouaf ! fit Balluchon. "


Ecrit par Meli

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